PARTAGEZ

Déclaration de MSF à propos de l’évacuation de Rafah

Aurélie Godard
Responsable de l’équipe médicale de MSF à Gaza

« Hier, le 6 mai, les forces israéliennes ont émis un ordre d’évacuation touchant plusieurs pâtés de maisons dans l’est de Rafah, et forçant environ 100 000 personnes à quitter rapidement la zone. Ces gens n’ont nulle part où aller pour se mettre en sécurité. La nuit dernière, des bombardements intenses ont eu lieu dans les quartiers est de la ville.

L’impact d’une offensive sur Rafah aura des conséquences désastreuses pour plus d’un million de personnes. Les conditions de vie sont déjà extrêmement précaires dans toute la bande de Gaza. Cette situation ne fera qu’empirer pour toutes ces personnes à nouveau déplacées qui devront vivre dans des tentes de fortune avec un accès extrêmement limité aux produits de première nécessité comme l’eau.

Cette offensive va également aggraver les dommages causés au système de santé, qui fonctionne à peine. Comme nous l’avons vu dans le nord, certains hôpitaux ne seront plus accessibles, et ils risquent fort d’être touchés ou détruits. Nous avons d’ores et déjà commencé à faire sortir de l’hôpital de campagne indonésien de Rafah les patients et les patientes pouvant marcher, tout en nous préparant à une éventuelle évacuation.

Les quelques hôpitaux de campagne ou structures alternatives en cours d’installation ne seront pas en mesure de faire face à un afflux de personnes blessées qui s’ajouterait aux besoins médicaux réguliers comme les accouchements et les maladies chroniques. Les besoins en matière de santé augmenteront massivement tandis que l’accès aux soins de santé diminuera encore.

Actuellement, il est extrêmement difficile de fournir une assistance médicale et humanitaire. Un cessez-le-feu immédiat est la première étape pour commencer à répondre aux immenses besoins de la population de Gaza.

MSF appelle une fois de plus à un cessez-le-feu immédiat et durable afin d’épargner la vie des personnes civiles et de permettre l’entrée dans l’enclave de l’aide qui fait cruellement défaut. »